Collection dirigée par Roger-Yves Roche
L’autofiction aujourd’hui, c’est mille manières de jouer avec le Je, autant de façons de s’exposer en se dissimulant, de se souvenir en brodant, toutes postures et/ou impostures fécondes qui ont progressivement déplacé le centre de gravité de la littérature et, on s’y attendait peut-être moins, des arts visuels.
Depuis l’invention du mot par Serge Doubrovsky à la fin des années 1970, écrivains et artistes ont usé et abusé de l’autofiction sous toutes ses formes. Dans les livres et entre les lignes, à l’ombre du cinéma ou dans le noir et blanc des photographies, sous les feux de la rampe même, le besoin d’en découdre avec son moi a pris de l’ampleur. Nul éditeur jusqu’à présent n’avait décidé d’en faire collection. C’est chose faite.
Autofictions au pluriel, donc. Comme pour mieux montrer la diversité et la vivacité d’un genre qui n’en est pas vraiment un. Accueillir études de fond et réflexions de traverse, héberger vies textuelles et destins dessinés, redonner chance à des coups d’essai qui furent parfois des coups de maître, romans épuisés inépuisables, entretiens introuvables retrouvés, etc. Exactement comme le nom de la collection l’indique.
Lire l’hommage à Serge Doubrovsky par Roger-Yves Roche paru dans En attendant Nadeau n°28, 15-28 mars 2017