Soixante-dix ans après sa mort, André Gide nous a laissé les traces des deux activités – outre la création littéraire, bien entendu – les plus emblématiques de sa carrière : l’échange épistolaire et le voyage.
En avril et mai 1913, en compagnie de trois de ses proches, Henri Ghéon, médecin et dramaturge, Eugène Rouart, alors maire, et François-Paul Alibert, journaliste et poète, Gide effectue un voyage italien, pays pour lequel il voue et continuera à vouer admiration et amour. Comme pour Stendhal avant lui ou André Suarès dans le même temps, la péninsule est objet d’inspiration et source de références.
Ce n’est néanmoins pas de la plume de Gide que nous parvient le récit de cette excursion, mais de l’un de ses compagnons, François-Paul Alibert.
C’est ainsi l’occasion d’une lecture parallèle de ce journal avec la longue correspondance entre les deux hommes, étendue, constante, sur une période de plus de quarante ans, aperçu d’une amitié intense, profonde et fidèle. Le gardien de la poésie classique que fut Alibert compte certainement parmi les proches les plus admirés et aimés de Gide ; leurs échanges n’en sont que plus précieux.