Ce livre n'appartient pas à l'espèce trop répandue des manuels d'orthodoxie générative. On n'y trouvera donc ni apologie inconditionnelle du dogme chomskyen, ni indulgence aveugle pour les faiblesses de ses adeptes, ni terrorisme pseudo-formalisateur, ni anglomanie, ni certitudes grammaticales officielles. Le propos est au contraire critique et l'on s'attache attentivement à dénoncer les faiblesses (souvent cachées) des doctrines établies.
Mais ce livre n'est pas non plus un pamphlet anti-générativiste. On n'y trouvera donc ni refus d'envisager les hypothèses de travail d'autrui, ni contestation stérile au nom d'un dogme concurrent, ni polémique d'école, ni répugnance panique à la formalisation, ni antagonisme borné.
Au total, il s'agit de dresser, avec le recul que donnent déjà vingt ans d'histoire, un bilan du générativisme, à l'usage des esprits indépendants et sereins, et, par-delà les aberrations provisoires ou les détails épisodiques, de proposer un choix d'hypothèses susceptibles d'inspirer la grammaire de demain.
Agrégé de grammaire, docteur ès Lettres, A. Berrendonner a enseigné de 1968 à 1980 la Linguistique française à l'Université de Fribourg (Suisse). Ses travaux portent alternativement sur la syntaxe et la pragmatique. Il est l'auteur notamment, d'Éléments de pragmatique linguistique, et d'une étude du discours normatif intitulée L'éternel grammairien. Ses recherches actuelles concernent la variation libre en syntaxe et la dénomination.