Peut-on parler de travail rééducatif lorsqu'on se trouve en présence d'une enfant (qui demeure prise dans le maelstrom d'une forme de psychose) ne parvenant pas à trouver le passage qui l'ouvrirait à une vie sociale ? Ce passage est pour elle comme une sorte de « couloir de la mort »qui la rend inflexible au temps. Le flot de mots et de gestes où elle s'épuise se commue parfois en appel pour une éducatrice qui cherche avec elle, quelquefois au cœur du désespoir, un gué. L'institution trop confiante en l'idéal d'amour où elle se place, et aussi en un certain savoir psychologique, s'avère, comme l'éducatrice, atteinte de cécité chaque fois que cet idéal dérape sur la violence que la psychose interroge tout autant que l'amour et d'abord en leur point d'ignorance. Lieu de retournement du miroir vers l'histoire et, qui sait, d'une autre connaissance.