En un saisissant témoignage, un homme raconte sa vie de militant communiste pourchassé, arrêté et torturé pendant la dictature qui a dévasté l’Uruguay entre 1973 et 1985. À travers un récit en apparence décousu, Saúl Ibargoyen construit un espace de mémoire plurielle autour d’itinéraires qui s’entremêlent, ceux des hommes et des femmes qui ont croisé son chemin. Autant de voix qui donnent un élan à ce monologue au flux verbal intense et brutal. Un texte à la fois dur et poétique, à la frontière entre autobiographie et autofiction, qui met en scène toute la violence engendrée par le fascisme et constitue un très bel hommage à toutes les victimes de cette période sombre de l’histoire du Cône Sud.
Né à Montevideo en 1930, Saúl Ibargoyen est un poète et romancier de la génération des écrivains qui ont pris le chemin de l’exil politique dans les années 1970 lors des dictatures militaires, et s’est depuis ancré dans la vie littéraire et éditoriale du Mexique. Une partie de son œuvre romanesque évoque la zone frontalière uruguayo-brésilienne, à l’image du roman Toute la terre (2000), traduit en français en 2013 (À plus d’un titre) ; l’autre est constituée d’une trilogie consacrée à la dictature en Uruguay : Sangre en el sur (2007), El torturador (2010) et Volver... volver (2011).
Édition bilingue : texte original en espagnol & traduction française par Philippe Dessommes, Alice Freysz et Émily Lombardero, de l’Atelier de traduction hispanique de l’ENS de Lyon, avec un prologue de Fernando Aínsa et une introduction de Cecilia González.