On ne peut être d'accord avec toutes les conclusions contenues implicitement ou explicitement dans un travail scientifique, on n'en éprouve pas moins un très vif plaisir à pouvoir préfacer une œuvre sérieuse et, dans certaines de ses parties, originale. Si l'on analyse la thèse de M.GOUX en termes économiques classiques, l'on pourrait dire qu'elle met l'accent sur la distinction entre offre et demande - souvent négligée par des constructeurs de modèles spatiaux, régionaux et urbains - et critique les modèles urbains courants pour la prééminence qu'ils donnent à la demande comme facteur explicatif de l'usage relatif des sols sur un espace urbain, supposant par là une élasticité d'adaptation très grande de l'offre d'espaces construits. En cela, il suit la ligne de pensée de KAISER, STAHL, et autres analystes immobiliers contemporains. Quand bien même on ne serait pas d'accord sur l'esprit « anti-demande » que respire par endroits le travail de M.GOUX, il était important pour l'avancement de nos connaissances en matière d'évolution des espaces urbains construits, qu'une recherche soit consacrée à l'offre de ces espaces. M. GOUX l'a fait, et ce faisant il a fait la preuve d'une part d'une excellente connaissance de la littérature pertinente qu'il a consultée critiquement, d'autre part d'une maîtrise d'un certain nombre de techniques qu'il a dû mettre en œuvre pour arriver aux résultats qu'il présente, finalement du fait qu'il possède un esprit d'analyse économique qui lui a permis de construire les éléments de l'ensemble qu'il nous présente.
Extrait de la préface de J. Paelinck Professeur d'Économie spatiale théorique - Université Erasme de Rotterdam