Ce livre a été conçu à l'origine pour permettre aux étudiants de premier cycle des filières L.E.A de (re) voir les bases de la grammaire allemande, les vingt chapitres du manuel devant en principe s'intégrer dans les vingt-cinq semaines de l'année universitaire. Il ne faut donc pas y chercher une grammaire exhaustive de l'allemand. Nous avons voulu rassembler ici les éléments (structures grammaticales et vocabulaire) qui devraient suffire pour que chacun puisse s'exprimer en pays germanophone. Les explications théoriques, très succintes et parfois très schématiques en raison du format de l'ouvrage, sont en quelque sorte le mode d'emploi qui permettra à l'étudiant de se forger sa propre grammaire à partir des textes qu'il rencontrera. L'ordre des chapitres respecte une progression que nous avons choisi de mener du plus général vers le détail : c'est-à-dire de l'organisation du discours aux divers éléments de la phrase énonciative. De ce fait, certains exercices du début sont plus difficiles que d'autres situés vers la fin du manuel. Chacun est entièrement libre de travailler les vingt chapitres dans l'ordre qui lui plaira, cependant il nous semble indispensable de commencer l'étude de ce livre par les quatre premiers chapitres ; on ne monte pas une armoire en kit en commençant par les tiroirs, il en va de même pour la grammaire. Certains lecteurs s'étonneront peut-être de ne pas trouver de texte sur la RDA. Notre manuel n'est pas un ouvrage de civilisation et ne prétend pas donner une image globale de la civilisation d'aucun pays germanophone. Aucune des auteurs ne se reconnaissait de compétence particulière sur la RDA, c'est l'unique raison de cet ostracisme. Le livre tout entier est inspiré par les maximes de Grice selon lesquelles un locuteur ne parle pas pour ne rien dire (loi d'informativité) et doit assumer son discours (loi de sincerité). C'est pourquoi les exemples grammaticaux et les exercices qui leur font suite ne sont pas de simples « moules » de langage, ils véhiculent aussi nécessairement un contenu. Dès lors que nous renoncions aux énoncés du type « le facteur monte le courrier » et que vous abordions quelques grands thèmes de la civilisation actuelle, il était inévitable que nos énoncés soient orientés. Nous avons tenu, dans la majorité des cas, à ne proposer que des énoncés-ciblés que nous pourrions assumer. Il va de soi que ces énoncés et leur contenu ne conviendront pas à tous. A chacun donc de nier, moduler, modaliser, mettre en question les phrases du manuel, à l'aide de toutes ces « particules modales » dont nous livrons obligeamment le mode d'emploi aux chapitres III et IV. Nous préférons un exemple de grammaire qui fait grincer des dents à un qui endort. Puissent les étudiants trouver à la lecture de ce manuel autant de plaisir que nous en avons eu à le composer.