L’anthropologie a mis au jour que tous les êtres humains n’ont pas la même compréhension du monde ni de ce que signifie être au monde ; parmi ces ontologies, aucune ne surclasse les autres. Existe-t-il alors un point de vue neutre à partir duquel les étudier et les comparer ? Dans ces manières d’être et de « composer des mondes », quelle est la part du processus ? Quelle est la part de l’inscription de l’homme dans l’enchevêtrement des existences et celle de l’observateur dans son objet ? Telles étaient les questions posées dans le cadre du festival « Mode d’emploi » organisé par la Villa Gillet en novembre 2013, lors du débat de Philippe Descola et Tim Ingold, animé par Michel Lussault. Le livre conçu aujourd’hui à partir de ce débat propose une ouverture par Michel Lussault, un dialogue réagencé et révisé où alternent les voix de Philippe Descola et de Tim Ingold, enfin un post-scriptum de la main de chacun des deux intervenants.
Philippe Descola est anthropologue, professeur au Collège de France et directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales. Son texte le plus célèbre, Par-delà nature et culture, est paru chez Gallimard en 2005.
Anthropologue britannique, spécialiste notamment des relations entre l’homme et l’animal, Tim Ingold est professeur d’anthropologie sociale à l’Université d’Aberdeen. Ses textes sont peu à peu traduits en français chez Zones sensibles : Une brève histoire des lignes (2011) et Marcher avec les dragons (2013).
Michel Lussault est professeur de géographie à l’Université de Lyon (École normale supérieure de Lyon). Son dernier ouvrage, L’Avènement du Monde. Essai sur l’habitation humaine de la terre, est paru au Seuil en 2013.
> La revue Émulations a publié en mars 2016 un compte rendu de l'ouvrage à lire en suivant ce lien.