L'Histoire et le roman, encore mal définis au XVIIe siècle, relèvent du genre narratif et entretiennent des rapports qui vont évoluer au cours du siècle. Le roman connaît un développement considérable ; il emprunte à l'Histoire et le récit historique est censé lui conférer la dignité que lui refusent les doctes et les théoriciens des Belles-Lettres. Une poétique du récit romanesque s'invente donc à partir des récits de l'Histoire, répondant aux attentes d'un lectorat mondain et parfois le façonnant. L'évolution de cette poétique fait apparaître un curieux renversement du projet initial : le soupçon, le prosaïsme ou la trivialité contaminent les événements et personnages historiques, avant que le roman ne s'émancipe complètement des scénarios que lui offrait l'Histoire, pour devenir lui-même le lieu où elle s'incarne et se donne à lire.
Actes de la journée d'étude organisée à l'Université Lumière Lyon 2 par le Groupe de recherche Littérature, réthorique, idéologie, topique (29 avril 1997)
La collection « XI-XVII Littérature » est publiée par le Groupe de recherche Littérature rhétorique, idéologie, topique de l'Université Lumière Lyon 2.