Le langage ne se limite pas à l'enregistrement d'une pensée qui se joue ailleurs et indépendamment de lui, mais, bien au contraire, il est ce qui rend possible cette activité. D'où l'importance de la réflexivité, appréhendée ici à travers l'analyse des paramètres linguistiques et des variables didactiques incontournables (étayage, construction de la tâche). Les articles analysent des séquences orales où la parole est vécue comme une interaction censée produire des effets de toutes sortes (langagiers, gestuels, cognitifs, relationnels), et qui met en scène des sujets convoqués dans une entreprise de co-construction de savoirs. La compréhension est analysée à travers des postures réflexives métalinguistiques, métadiscursives, métacognitives, considérées comme des occasions privilégiées de la co-construction des compétences langagières et des savoirs, mais aussi du savoir-vivre ensemble, à travers la gestion des dissensus. D'où le sous-titre Mieux (se) comprendre pour mieux (se) parler et pour mieux (s')apprendre : les échanges articulent réflexivité et interaction, comme l'indiquent les pronoms entre parenthèses, qui doivent se comprendre comme des pronoms réfléchis (je me parle, je me comprends, je m'apprends) et comme des pronoms réciproques (je te parle, je te comprends, je t'apprends). L'ouvrage s'adresse plus particulièrement aux formateurs et aux formateurs de formateurs, enseignants chercheurs spécialistes des interactions et de didactique (du français langue maternelle, mais aussi du français langue étrangère), ainsi qu'aux spécialistes de didactique générale.
Alain Rabatel est Professeur des Universités en Sciences du langage à l'IUFM de Lyon, co-responsable avec Robert Bouchard du séminaire enseigner l'oral (IUFM de Lyon, GRIC, Université Lyon 2) en partenariat avec le groupe de recherches Oral 2 de l'INRP. Tout en poursuivant ses travaux énonciatifs sur le point de vue et sur les discours rapportés, Alain Rabatel travaille, dans le cadre du Groupe de recherches sur les interactions communicatives (GRIC, UMR CNRS 5612), à une analyse énonciative des processus interactionnels et cognitifs.