Le concept de connotation, en dépit des problèmes épineux qu'il soulève, peut être être considéré comme opératoire dans la mesure où, d'une part, sous ses différents avatars, le concept paraît bien posséder une valeur unitaire, et être susceptible de recevoir une définition conjonctive. Nous en proposons une, qui permet à la fois de regrouper des faits aussi hétérogènes en apparence que la rime et l'ironie, l'onomatopée et la métaphore, l'accent régional et le paragramme, et de les opposer globalement aux fonctionnements dénotatifs. D'autre part, en dépit de leur extrême souplesse de jeu, les mécanismes connotatifs ne relèvent pas de l'ineffable, mais ils sont susceptibles d'être décrits en terme d'unités bifaciales, dont on peut spécifier l'ancrage signifiant et le contenu signifié - une partie importante de ce travail consistant précisément en une sorte d'inventaire des différents types de supports connotants et de valeurs connotées. Enfin, et c'est peut-être l'essentiel, bien que ce critère d'évaluation soit lui-même difficilement évaluable, le concept de connotation est intéressant : il permet de mettre en évidence des aspects importants du fonctionnement langagier.