En 1975, la loi de 1920 sur l'avortement était remplacée par ce qu'on appelle la loi Veil. Ce changement avait été précédé d'une longue bataille dans l'opinion. Un événement judiciaire, le procès de Bobigny, a marqué un moment de cette histoire : la loi n'a plus été perçue après le procès comme elle l'était auparavant.
Pourquoi et comment s'est fait ce changement ? L'accusée, une jeune fille de 17 ans, sa mère, l'avocate Gisèle Halimi, des militantes, de grands patrons, l'avortement lui-même ne sont que l'horizon - insaisissable - de différents «discours».
Dans le cadre de l'institution, le discours juridique sur Bobigny et sur l'avortement est ici analysé : c'est un discours du statu-quo ; il plaide que rien n'a changé.
Pourtant, la grande presse, dans son ensemble, dit que la loi est devenue inapplicable. Comment a-t-elle représenté le procès, c'est ce qui est analysé ensuite.
La grande presse, le droit, un événement judiciaire, l'avortement : c'est à une réflexion sur les stratégies du changement que conduit cet ouvrage.