L'Institut d'Études Politiques de Lyon a organisé les 21 et 22 mars 1979 un colloque placé sous la présidence de Monsieur F.Guyard, Recteur de l'Académie, et consacré à la Convention européenne des droits de l'homme. Le projet en était né quelques mois auparavant lorsque l'attention du Centre de recherches sur les quelques problèmes européens, qui constitue l'une des sections du Centre de Recherches de l'Institut d'Études Politiques, avait été attirée par la prochaine célébration du trentième anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (1948) et du vingt-cinquième anniversaire de l'entrée en vigueur de la Convention européenne (1953). A partir de là, cependant, il apparut que la défense des droits de l'homme et des libertés fondamentales devant être de par sa nature, et plus encore de par les problèmes qu'elle soulève, la préoccupation première de tous les hommes libres, il n'y avait pas de meilleur thème d'études pour un colloque de science politique. La célébration rituelle ou liturgique d'un anniversaire fut donc quelque peu laissée de côté - le colloque se tint d'ailleurs en 1979 et non en 1978 - et l'on s'attacha essentiellement à éclairer le contenu de la Convention européenne et à illustrer la protection des droits et libertés dans le cadre que celle-ci s'était donné, en ayant pleinement à l'esprit que tout État, hélas, quelles que soient ses formes et ne serait-ce que par sa propre dynamique, risque toujours d'y porter atteinte, tandis que, fort souvent, les citoyens et les sociétés passent, dans l'inconscience ou la lâcheté, de l'acceptation de viols de plus en plus graves, qui rendent un jour irréversible la progression du mal.
Le présent volume contient les quatre rapports qui ont été données à ces journées. Deux d'entre eux sont l'euvre de praticiens hauts fonctionnaires du Conseil de l'Europe et des Communauté européennes qui, par leur fonctions, sont l'un et l'autre à même de constater comment fonctionne la Convention. Le troisième est un universitaire, éminent spécialiste de droit public et dont l'analyse ne reste pas purement théorique. Quant au quatrième, qui devrait être cité en premier, d'autant plus qu'il a été en quelque sorte le meneur de jeu principal des débats, c'est à lui que revenait le plus naturellement de siéger dans ces assises, puisqu'il s'agit de Monsieur Daniel Mayer, président de la Fédération International des Droits de l'Homme et ancien président de la Ligue des droits de l'homme.