Réédition du texte de 1985, enrichie d'un avant-propos de Mélikah Abdelmoumen en forme de dialogue avec Serge Doubrovsky.
Dans ce livre on voit surgir un territoire négligé de l'existence, une zone infime et capitale : celle des instants. Ainsi une promenade, le jour de Thanksgiving, dans un New York désert, renvoie le narrateur à la dureté du monde moderne ; un appel téléphonique inattendu, pendant une matinée de travail, ressuscite les oppressions d'un lointain passé. Le temps d'un éclair, le réel fait retour dans la banalité protectrice du quotidien, qu'il secoue en ses assises. Il y a, naturellement, le rendez-vous raté avec l'amour. Mais dans un bureau professoral, lieu inhabituel. Et le rendez-vous, imprévu et réussi, près d'une fontaine de Central Park, avec la mort new-yorkaise. Ce qui est, a été, aurait pu être, n'a pas pu être : chacun se heurte, dans sa vie, à cette part du fantastique. L'écriture, à son tour, s'en fait l'écho, se veut accueil à tous les possibles du langage, rencontres où les mots, comme les émotions, s'entrechoquent. Avec, toutefois, dans cette succession haletante d'instantanés, une distance : celle que maintient l'ironie.
Serge Doubrovsky est bien connu pour son œuvre critique (Corneille et la dialectique du héros, 1963) et son œuvre de fiction (Fils, 1977, Un amour de soi, 1982, Le Livre brisé, Prix Médicis 1989, Laissé pour conte, Prix de l'Écrit intime 1999). Il vient de publier Un homme de passage (février 2011). Son premier roman, Le Jour S, vient d'être réédité aux PUL.
> Un podcast de la rencontre exceptionnelle entre Mélikah Abdelmoumen (auteure deL'École des lectrices) et Serge Doubrovky organisée par les PUL en 2011 est disponible en suivant ce lien.
> Une courte interview de Serge Doubrovsky par Mélikah Abdelmoumen est également en ligne ici.