L'enfant sait compter bien avant de savoir lire et de pouvoir écrire. Pour lui faciliter l'accès des textes importants, les Grecs, vers l'an mille avant Jésus-Christ, utilisent un alphabet dont les lettres sont en même temps signes, sons et nombres. Ces nombres, mis au service de la Bible grecque, aident à écouter les mots, à mieux entendre leur sens. Le message est particulier, il est universel, hier parchemin, aujourd'hui informatique.
Défi lancé à l'usure des mots : les nombres paraissent magiques pour faire renaître le grec ancien. Bons serviteurs de la parole, calmes, pleins d'assurance, ils peuvent « crier » : – N'aie pas peur, va, vis. Sans être « décriés » comme apprentis-sorciers.
Anne Machet, professeur à l'Université Lumière Lyon 2, s'est fait connaître par un ouvrage sur les lieux de mémoire (La Pierre et le livre), sur les arts de mémoire, leurs images et leurs combinatoires (Si la mémoire m'était comptée, 1987).