Les villes médiévales ont suscité une belle floraison de travaux. Que les libertés acquises par leurs communautés d'habitants aient été regardées comme les premières émergences du tiers-état, que leurs bourgeoisies aient suscité des modes nouveaux de production, que leurs murailles et leurs monuments aient affirmé orgueilleusement leur signalement, elles sont entrées depuis longtemps dans la littérature historique française. Depuis trois décennies, une vigoureuse génération de monographies a mis en vive lumière les divers aspects de la vie urbaine. Des ouvrages de haute vulgarisation ont répandu les résultats des recherches. Un atlas historique des villes est lancé. Il n'était point question pour la Société des historiens médiévistes de l'Enseignement Supérieur Public d'inscrire tout simplement « la ville » au programme de son XIe congrès. C'est sur « les paysages urbains » que nos collègues ont été invités à présenter des communications. Le thème était symétrique de celui qui avait été retenu pour Lille l'année précédente : « les paysages ruraux ». il convenait à la grande cité dont les Universités, Lyon II et Lyon III, nous accueillaient. Grâce à la diligence de nos amis lyonnais, à l'hospitalité de la Bibliothèque municipale de la Part-Dieu, à la générosité de la Municipalité, du Rectorat et de l'Association des Amis de l'Université, notre rencontre annuelle a retrouvé sans mal l'ambiance simple et chaleureuse que nous apprécions, chaque printemps, en nos rendez-vous provinciaux. Tous les participants vouent une cordiale reconnaissance à ceux qui ont permis le succès de ces journées de juin 1980, et reconnaissance à ceux qui ont permis le succès de ces journées de juin 1980, et provoqué ces visites, ces réceptions, ces confrontations qui enrichissent toujours. La société des historiens médiévistes est heureuse d'offrir l'apport scientifique de ce congrès de Lyon. Pour la onzième fois, elle publie les communications qui ont été préparées, exposées, discutées. Elle convie à une réflexion sur les rues, les palais communaux et l'imaginaire de la ville ; elle incite à un voyage de Caffa à Palerme, Tolède et Tudela ; comme par pudeur, elle ne s'attarde en France qu'à Arles et à Orléans. Et, en toute justice, elle s'arrête aussi dans Lyon des XIVe et XVe siècles, qui était « une clef et une limite du royaume de France », ainsi que l'exposaient les habitants au roi vers 1399.
Avant-propos de Bernard Guillermain Président de la Société des Historiens Médiévistes de l'Enseignement Supérieur Public