Un film de transition. C’est de cette façon que Le Pigeon (I soliti ignoti, 1958) de Mario Monicelli
est généralement présenté. Il s’agirait du premier
exemple de comédie « à l’italienne », mêlant
contexte réaliste, traitement comique et éléments
tragiques. Ainsi prédéterminé, un discours critique
différent n’a guère eu de place pour s’exprimer.
Pourtant, Loig Le Bihan nous soumet une autre
approche de l’œuvre. En étudiant ses appréciations
critiques, en la comparant à ses suite et
remakes, en analysant ses références iconographiques,
topographiques et sociologiques
ainsi que les variations entre scénario et tournage,
l’auteur propose une interprétation originale
de ce classique du cinéma italien, à partir
d’une hypothèse principale : son histoire de production
révélerait un processus complexe, puisant
au plus profond de la culture italienne et de
l’histoire de Rome.
Loig Le Bihan est professeur en études cinématographiques
à l’Université Paul-Valéry Montpellier
3 et responsable du programme « Analyse
& création en études cinématographiques et
audiovisuelles » (ACÉCA) au sein de l’unité de
recherche RiRRa21. Il a été coéditeur de la revue
d’esthétique du cinéma Cinergon et a publié
de nombreux articles, ainsi que « Shining » au
miroir : surinterprétations (Rouge profond, 2017).