Le temps des prophéties sur la « déscolarisation » de la société semble bien révolu. Au système de formation, et même à l'école en tant qu'institution de « socialisation », les responsables politiques ont tendance à demander la solution de tous les « problèmes sociaux » : le chômage, l'insertion des étrangers, l'ordre urbain, etc. Mais, en raison même de ces demandes, l'institution est remise en question car, telle que le passé l'a modelée, elle paraît à certains incapable d'y répondre. D'autres, au contraire, appellent à une sorte de réhabilitation de certaines des fonctions plus ou moins explicites de l'école, en particulier républicaine, notamment l'éducation civique ou même une certaine éducation morale. Il en résulte, dans la presse et dans de nombreux ouvrages, d'incessants débats et polémiques, où les grands moments de l'histoire scolaire sont souvent évoqués. La sociologie, surtout lorsqu'elle se veut historique, ne peut esquiver ce débat.
On propose ici un certain nombre d'outils d'analyse sociologique – notamment celui de « forme scolaire » – qui peuvent permettre de penser les changements historiques, y compris ceux qui sont peut-être en train de se produire actuellement.
La réalisation de cet ouvrage collectif, dont le projet a été élaboré dans le cadre du Comité de recherche « Modes et procès de socialisation » de l'Association internationale des sociologues de langue française, a été coordonnée par le Groupe de recherche sur la socialisation (Université Lumière Lyon 2 – CNRS). Sa publication a bénéficié du concours du Programme pluriannuel en sciences humaines Rhône-Alpes.