Le musée n'a pas coutume de traiter de sujets qui appartiennent au présent et qui, de plus, lui demandent d'afficher une prise de position. Il est plutôt tourné vers la conservation d'un passé dont la valeur sociale (esthétique, mémorielle, scientifique) est admise par tous. Avec les thématiques environnementales, le voilà au contraire confronté à un thème social « chaud ». Comment le musée réagit-il ? De quelle manière la « révolution verte » l'atteint-elle ? La philosophie du musée, sa mission et ses pratiques s'en trouvent-elles modifiées ? Comment, en retour, comme institution spécialisée dans la conservation et la présentation du patrimoine, contribue-t-il à l'émergence, du « patrimoine vert » ? L'ouvrage, présentant les résultats d'une recherche franco-québécoise et s'appuyant sur le point de vue d'experts internationaux réunis en colloque dans le cadre des Quatrièmes Entretiens du Centre Jacques Cartier (1990) sous le patronage de l'ICOM (Conseil international des Musées), montre à quel point l'institution muséale, saisie par la révolution verte, est aujourd'hui en train de changer. Mais il fait surtout apparaître la profonde originalité de l'approche de l'environnement que le musée, au milieu du concert des médias, contribue à proposer. Une vingtaine d'expériences différentes d'entrée de l'environnement au musée, réunies par Marie-Charlotte De Koninck, sont présentées de manière détaillée et commentée.
Jean Davallonest professeur de sociologie à l'Université Jean Monnet (Saint-Étienne) où il dirige le centre de recherche et d'étude sur les expositions et les musées (CEREM). Gérard Grandmont est directeur de la recherche et de l'évaluation au Musée de la Civilisation à Québec. Bernard Schiele est professeur au Département des communications de l'Université du Québec à Montréal et ancien directeur-fondateur du CREST (centre de recherche en évaluation sociale des technologies).