Les places respectives laissées au Président de la République et au Gouvernement par la Constitution de la Vème République ont provoqué de multiples interprétations souvent contradictoires. Aux précisions juridiques limitées données par le texte suprême, se sont très vite ajoutées un certain nombre de pratiques qui, toutes, sont allés dans le même sens : celui d'un renforcement des liens entre les deux principaux organes du pouvoir éxécutif et d'un accroissement de l'influence du chef de l'État. Dès son accession à la Présidence de la République, M. Giscard d'Estaing a manifesté sa volonté d'accentuer encore le rôle du chef de l'État en inaugurant une pratique « présidentialiste ». Il en résultera une extension sensible de l'usage des différents moyens d'intervention présidentielle : recours fréquents aux « mass media », multiplication des conseils restreints, nombreuses interventions en Conseil des ministres, prises de positions diverses se sont succédés.[…]