Étiemble saluait naguère en ce roman une forme « à peu près irréprochable ». La critique actuelle découvre dans « Les Égarements du cœur et de l'esprit » de Claude Crébillon un miroir de ses propres préoccupations. Et sans doute y a-t-il peu de romans « expérimentaux » qui, au XVIIIe siècle, annoncent aussi bien notre Nouveau Roman. Intrigues, décors, personnages s'y fondent dans un subtil vertige les égarements du langage ; le romancier ne parle plus que de ses jeux, de ses doutes, de ses paradoxes. On les retrouvera, minutieusement analysés, dans cet ensemble critique dû à onze chercheurs des universités de Lyon, de Grenoble et de Saint-Étienne. Crébillon y trouve sa vraie dimension.