La publication successive d'une série d'ouvrages consacrées à l'homme ne peut laisser indifférent pour qui s'interroge sur le destin des sciences humaines. Car la naturalisation de l'homme et l'élimination des sciences humaines par les sciences dites « dures » se réalisent confirmant l'intuition de Michel Foucault d'une mort prochaine de l'Homme. Jamais l'entreprise de dividuation du corps humain n'aura été si intense puisque aucune individualité ne pourrait plus résister à la localisation, à l'identification et au remplacement de ses dividus que sont les gènes, les neurones, les globules. Nous nous proposons ici d'étudier comment ces sciences ont pris peu à peu, depuis le XIXe siècle, le statut de science de l'Homme en réalisant notre nouvelle science unifiée : celle de l'Homme Naturel.
Docteur en Philosophie, Bernard Andrieu est professeur au lycée Louis de Foix de Bayonne et chargé de cours en histoire des idées à l'Université Victor Ségalen Bordeaux II. Il a publié plusieurs ouvrages sur l'histoire des sciences humaines.