À la fois Ville-Lumière et ville de l'ombre, Lyon entretient des rapports complexes avec ses nuits. Depuis la Libération, les ambiances, les lieux et les populations nocturnes ont évolué, au gré d'une histoire haute en couleurs. Aujourd'hui, la nuit lyonnaise, comme celle de toutes les métropoles, cristallise des enjeux économiques, politiques et sociaux croissants. Ce bilan de l'animation nocturne de Lyon révèle que, loin d'être sauvage et irrationnelle, la nuit est un moment dont les espaces sont produits et gérés par des stratégies précises. Les comportements, même les plus extravagants, s'inscrivent dans certaines logiques culturelles et sociales. Les discours et les attitudes de la nuit dévoilent un aspect trop longtemps négligé de la vie urbaine : sa dimension nocturne, entre mythes et réalités, grands soirs et petits matins.
Jean-Michel Deleuil, docteur en géographie, aménagement et urbanisme, enseignant et chercheur attaché au Laboratoire de géographie rhodanienne du CNRS (URA 260), étudie les stratégies, les pratiques et les représentations nocturnes de la ville. Il a mené diverses recherches sur les nuits de Lyon et de Genève.