En 1950, Saint-Priest n'était encore qu'une grosse bourgade dauphinoise mais, à partir de 1961, la commune va connaître une mutation radicale. En une quinzaine d'années, là où s'étendait un vaste paysage de prairies et de champs cultivés, s'élèvent de grands ensembles immobiliers aux centaines et milliers de logements. Confrontée à la pression démographique provoquée par le développement économique de l'agglomération lyonnaise, Saint-Priest ouvre ses portes à des populations nouvelles, non seulement celles des départements limitrophes ou plus éloignés mais aussi à d'autres, originaires d'au-delà des frontières, d'au-delà des mers. Pieds-Noirs oranais arrivés ici en catastrophe, familles algériennes du Constantinois, de la Kabylie et des Aurès, Tunisiens et Marocains ; également Portugais, ces habitués de longue date à l'expatriation et plus tard, bien moins nombreux, Antillais et réfugiés du Sud-Est asiatique. Chacun de ces groupes a vécu une expérience difficile, confronté en particulier à une culture différente. C'est leur histoire, celle de leurs trajectoires aux péripéties parfois dramatiques, de leur insertion dans la ville, de leurs relations entre eux et avec la population locale devenue minoritaire, que présente ce livre. Avec le groupe de recherche, le lecteur partira à la découverte d'une ville mosaïque d'une étonnante richesse culturelle et aux multiples potentialités.