La poésie de P. B. Shelley obéit à un double mouvement de saisie et de perte, de vision et d'obscurcissement, de parole pleine et de silence. L'écriture du poète romantique est prise dans cette dualité : poussé par le désir de dire l'être, le monde et le sens de l'histoire, il reste inexorablement confronté à ce que les signes ont de trop matériel, d'inadéquat, de pesant. De « Prometheus Unbound » au « Triumph of Life » (l'ultime poème inachevé) en passant par « Alastor » (texte programmatique), on suit les formes qui traduisent cette quête impossible, cet élan sans cesse brisé, cette trajectoire menant, peut-être, jusqu'à la mort de l'écriture.
Né en 1954, Denis Bonnecase est professeur à l'Université Grenoble III. Il y enseigne la littérature anglaise et s'intéresse particulièrement à la poésie (de la Renaissance à l'Époque moderne).