La défaite de 1940 a pour corollaire une réforme autoritaire du mouvement sportif et la révision complète de la place réservée à l'éducation physique dans le système éducatif français. En des temps de pénurie planifiée et sous un régime liberticide, cette politique enregistre une indéniable et paradoxale réussite. Ce faisant, elle reprend à son compte, parfois en les remaniant à peine, nombre des préceptes édictés au moment du Front populaire. L'éducation générale et sportive et le sport relèvent de la quotidienneté des Français durant l'occupation, et de leur volonté d'exister, d'oublier et d'espérer.
Jean-Louis Gay-Lescot est professeur d'éducation physique et sportive et directeur du Service interuniversitaire des activités physique et sportive à l'Université de Bordeaux II.